Après le 11 septembre 2001, le 7 janvier 2015. Le séisme est aussi violent. Seule ce soir dans une chambre d’hôtel anonyme, je ne peux pas me taire. Mais écrire ? Au mieux lancer quelques mots, les hurler sur une page blanche. Dire que la liberté est vitale, souligner cette évidence : vouloir faire taire des journalistes, des artistes, est mortifère pour toute société. Ce soir, ce sont des hommes qui sont morts, le sang a coulé. Au-delà des personnes abattues ou blessées, au-delà de leur courage, de leur immense talent, c’est la liberté qui a été prise pour cible. La liberté d’expression a été attaquée au nom d’un extrémisme…
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Sous les pavés
Effarement, incrédulité, colère. Face au crescendo de réflexions absurdes, prendre le temps pour ne pas rester sur la seule ligne de l’émotion. Un homme politique a montré un livre du doigt. Ce n’est jamais bon signe. L’appel à la censure comme attrape-voix des fanatiques n’est qu’un bégaiement sordide de l’Histoire. La prise en otage de l’enfance, la veulerie de certains politiques, leur soumission à un intégrisme délirant et néanmoins parfaitement manigancé, tout a été écrit, tout a été dit. Tout comme a été souligné ce plein feu médiatique inattendu sur la littérature jeunesse. Une semaine après cette attaque en règle et les réponses implacables qui l’ont suivie, je me sens confortée dans…