Quel été bizarre. Entre lectures à voix haute (cf. les Nomades) et lectures qui troublent (L’enfant bleu, d’Henri Bauchau, L’année de la pensée magique de Joan Didion, Demande à la poussière de John Fante…). Entre plein soleil et langues de froid, entre maisons qui changent et senteurs d’enfance retrouvées. Et maintenant, la rentrée. Il reste encore un morceau d’été et du soleil à prendre avec le salon du livre jeunesse de l’Océan indien et une aventure à Mafate, photos et impressions à venir. Mais elle est bien là… Une rentrée loin des trousses et des crayons, loin des craies et de la colle Cléopâtre, sans cartable à préparer ni chaussures de cuir neuves qui blessent le talon. Une…
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Rêverie en bleu et vert
Passé ce panneau, plus de moteur, plus de bruit. Que le murmure de l’eau qui coule dans un canal ombré de fleurs bleues et le vol des libellules. Tout autour, des bribes de souvenirs, des phrases arrachées à un livre clef de mon enfance… Il arriva chez nous un dimanche de novembre… Glacé jusqu’aux moelles, il se rappela un rêve — une vision plutôt, qu’il avait eue tout enfant, et dont il n’avait jamais parlé à personne : un matin, au lieu de s’éveiller dans sa chambre, où pendaient ses culottes et ses paletots, il s’était trouvé dans une longue pièce verte, aux tentures pareilles à des feuillages. En ce lieu coulait une lumière si douce qu’on eût…
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Sur les rives de Port-de-Bouc
Des bus égrènent les noms de résistants que plus personne ne connaît. Sur la promenade des piétons, des palmiers desséchés regardent au-delà de la Méditerrannée ces terres où ils sont nés. Au-dessus du bleu de la mer salie, les flammes de la raffinerie vibrent sous le passage des avions de chasse. L’avenue Maurice Thorez ne donne pas sur la rue de la République. Impasse. Fin d’un temps. Sur la plage, des bouts de verres polis par les vagues. Port-de-Bouc, juin 2014 5 et 6 juin 2014. Des rencontres Incorruptibles autour de la médiathèque Boris Vian. Des enfants dans des classes, des questions, des sourires, beaucoup d’émotion (bonjour à toi, Marina, et…
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Ami, entends-tu ?
Les paroles de la haine ont envahi les rues. Elles sont là, partout. Rire est devenu compliqué. Quoi de plus sinistre que ce chacun son camp ? Qu’on se sente indien ou cowboy, on est surtout dindon d’une farce qui ne dit pas — encore — son nom. Sans un salutaire sursaut, le réveil sera douloureux. Et la vie amère. Les paroles de la haine ont envahi les rues. Au-dessus de nos routes, des portiques maquillés couleur écologie veillent et surveillent nos allers, nos venues. On ne sait jamais, qu’on ait envie, tout à coup, de prendre la clef des champs, la poudre d’escampette. Les paroles de la haine… et à l’intérieur…