Illustrations d’Aurélie Grand
Nathan, 5 avril 2018
Qu’est-ce qu’on peut bien faire quand on a 9 ans et qu’en espionnant les adultes on apprend que la seule usine du village, celle où sont fabriqués de si beaux vélos, va fermer ? C’est la question que se pose Léna… On est en mai 1968, à la radio, on entend les étudiants qui manifestent. Et si Léna, elle aussi, trouvait le moyen de faire changer les choses ?
Vendredi 3 mai 1968, il est 17 heures sur Europe n° 1. À Paris, incidents au Quartier latin : des étudiants réunis à la Sorbonne ont été évacués sans ménagement par la police, on craint que la soirée ne soit agitée. En attendant, écoutons Claude François avec le tube du moment… Comme d’habitude.
À la radio, Claude François chante, je ne comprends pas toutes les paroles, mais j’aime bien chanter avec lui… J’ai neuf ans, je m’appelle Hélène, mais tout le monde m’appelle Léna. J’habite un village où rien ne bouge : depuis tout le temps, ou au moins depuis que je suis née, il y a l’école des filles et celle des garçons, la mairie, l’église et l’usine de bicyclettes. Je les ai toujours vues là. Il y a aussi une boulangerie et l’épicerie de mes parents. L’épicerie, par exemple, elle existait bien avant ma naissance, et même avant la naissance de mes parents…
…
Comme d’habitude… C’est toujours la même chose, chaque soir. Et j’aimerais que rien ne bouge, jamais. Pourtant, un drôle de printemps s’annonce… En ce mois de mai 1968, tout va changer, jusque dans mon village.
Au temps de Léna…
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