D’éphémérides en agendas, calendriers et autres almanachs, le temps est mesuré, pesé, calculé, morcelé, millésimé. Le temps, lui, n’a rien à faire de tout cela. Main dans la main avec l’espace, il s’écoule en flot continu.
Certaines années pourtant semblent sortir de cette continuité en concentrant sur leurs 365 jours des moments qui pulvérisent nos repères. Oui, certaines années sont plus rudes que d’autres. Et on tangue, pauvres atomes malmenés dans cette histoire qui se met à prendre un grand “H”.
Ces années-là plus que d’autres, on a hâte de tourner la page. On sait bien que rien ne va fondamentalement changer, mais on veut y croire. Croire… Et si on décidait plutôt de vouloir, de désirer, réfléchir, penser, agir, bouger, partager, inventer ? Si on balançait les éphémérides, les agendas, les calendriers, ces instruments à tourner en rond, et qu’on passe à autre chose ? Si on sortait de notre propre système pour imaginer d’autres façons de voir, de vivre le monde ?
C’est grandiloquent, utopique, ambitieux, voire prétentieux, orgueilleux, téméraire et arrogant, certes. Mais en ces heures troubles, c’est tout ce que je vous, tout ce que je nous souhaite pour cette année 2016 et les temps à venir : de la volonté, des désirs, de la réflexion, des pensées, des actions, du mouvement, du partage, de l’invention vers des jours plus libres, plus légers, plus lumineux, et que la nuit enfin recule.
Dire avec Antonio Gramsci (le 1er janvier 1916 dans L’Avanti!)…
Je veux que chaque matin soit pour moi une année nouvelle.
Douce année 2016 à tous.