En ces temps si sombres, réfléchir, trouver ce que l’on peut faire… La réponse « rien » n’est pas admissible. Alors même si c’est dérisoire, tendre les mots, dire l’enfance dans la guerre, partager ces mots en toute liberté…
Avec l’accord enthousiaste des éditions du Pourquoi Pas ?, mon roman Parole de papillon est en accès libre sur leur site.
Cache-toi Todor ! Cache-toi…
Le vent souffle. Un vent chaud, et lourd. C’est le début de l’été.
Elle avait des cheveux doux, sa mère. Ils étaient bruns et un peu roux aussi, comme les feuilles des arbres en automne, et brillants comme la châtaigne. Elle lui a crié de se cacher quand ils l’ont emmenée. Alors Todor a couru. Ils ont tiré sur son père qui courait vers elle. Todor l’a vu s’écrouler par terre, mais il n’a pas crié. Après ça, Todor n’a plus rien vu, plus rien entendu. Il s’est accroupi sous l’appentis, derrière la réserve de bois. Les yeux fermés, les poings sur les oreilles, il a attendu. Il a senti l’odeur des maisons qui brûlaient. Il ne se rappelle pas s’être endormi, mais quand il a rouvert les yeux, il faisait nuit.
Un texte né dans les échos d’une autre guerre, celle du Kosovo.
Un roman illustré par Léa Djeziri.
Vous pouvez le lire en toute liberté en cliquant ici.