En ces temps si sombres, réfléchir, trouver ce que l’on peut faire… La réponse « rien » n’est pas admissible. Alors même si c’est dérisoire, tendre les mots, dire l’enfance dans la guerre, partager ces mots en toute liberté… Avec l’accord enthousiaste des éditions du Pourquoi Pas ?, mon roman Parole de papillon est en accès libre sur leur site. Cache-toi Todor ! Cache-toi… Le vent souffle. Un vent chaud, et lourd. C’est le début de l’été. Elle avait des cheveux doux, sa mère. Ils étaient bruns et un peu roux aussi, comme les feuilles des arbres en automne, et brillants comme la châtaigne. Elle lui a crié de se cacher quand ils…
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Et si… demain ?
Image : © Nathalie Novi avec son aimable autorisation. Et si au lieu de secouer les drapeaux délétères de la peur avec le “problème des migrants” on reprenait notre humanité en main en réfléchissant ensemble aux “solutions de l’accueil” ? Je fais partie de l’association Encrages. Depuis plus d’un an, auteurs·trices, illustrateurs·rices, femmes et hommes du monde du livre jeunesse, femmes et hommes venus de tous les horizons et qui agissent sur le terrain, nous rencontrons des jeunes arrachés à leur famille et leur pays d’origine par la guerre, la misère, la violence, des adolescents malmenés sur les routes, si mal accueillis en France. En ce printemps où les députés…
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Eh non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin !
« Le masculin l’emporte sur le féminin » Est-ce qu’on peut imaginer ce que cette phrase, assénée à chaque accord “malencontreux”, peut avoir de néfaste dans la conception que les enfants se forgent de leur propre personne, selon qu’ils sont filles ou garçons, et sur l’idée qu’ils se font du monde en général ? Comment lutter pour l’égalité des citoyen·nes quand on leur prêche cette règle inique dès leur plus jeune âge ? Eh bien non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin. Dans une pétition en cours, 314 enseignantes et enseignants s’engagent à ne plus appliquer cette règle. Je suis écrivaine, la langue est mon outil. Quand j’écris,…
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Une journée comme les autres
Une journée comme les autres. À Paris, il fait gris. Sur ma table, un manuscrit en cours, feuilles en éventail, feutre débouché. À Francfort, les livres parlent en français dans des allées où l’on parle gros sous, traductions, misère des auteurs et splendeur des images énumérées de A à Z. Dans ma cour, le chat est parti. Il reviendra. Dans mes yeux, les larmes d’un rhume qui s’installe, c’est l’automne. Dans ma rue, le kiosque à journaux, il en existe encore. Et en vitrine, le sourire d’un homme à la une. Beau sourire, si ce n’était celui d’un meurtrier. C’est un artiste me dit-on ; oui, mais c’est un meurtrier. Il…