Quand Benjamin Lacombe m’a proposé d’écrire son premier tome de l’encyclopédie du Merveilleux, je ne savais pas qu’il allait m’entraîner sur des chemins inexplorés… Il était alors question de sorcières, un thème évident pour moi, une histoire que je voulais creuser depuis mon adolescence. Ce fut un vrai bonheur de faire vivre ces sorcières, ces femmes libres, avec Benjamin pendant que Sébastien Pérez créait le tome des fées avec BlueBirdy.
Mais l’histoire ne devait pas s’arrêter là… Benjamin a eu l’idée de continuer l’encyclopédie en nous confiant, à Sébastien et moi, d’autres créatures issues du Merveilleux. J’ai pensé aux dragons sans savoir vraiment où j’allais, simplement parce que je les trouve beaux, majestueux, à la fois effrayants et protecteurs. C’est en travaillant sur leur univers, en collectant des histoires, des détails, que je me suis aperçue à quel point ils étaient universels, et ce faisant à quel point ils soulignaient notre humanité commune. Si l’imaginaire traverse les cultures de tous les continents, celui lié au dragon est vraiment universel. Créateur de monde, élément fondateur, multiforme, il se fait serpent ou constellation et est présent aujourd’hui encore pour dire notre crainte face aux éléments et notre besoin de protection.
Quel plus beau thème pouvait-on rêver pour parler de notre place à nous, humains et humaines, face à l’état de notre planète ?
Ainsi sont nés Les dragons, sous les pinceaux d’Yvan Duque, pendant que Les monstres naissaient des mots de Sébastien et des dessins de Stan Manoukian. Le monde du merveilleux porte en lui tant d’interrogations sur notre humanité… Il nous reste beaucoup à écrire.
